
L’IAAF accusée d’avoir étouffé une étude sur le dopage

Lamine Diack - AFP
L’IAAF est cernée par les scandales de dopage. Quelques jours après les révélations de la chaine allemande ARD qui indiquait que 800 athlètes sur 5 000 testés entre 2001 et 2012 présentaient des valeurs sanguines suspectes, une étude pointe de nouveau du doigt les pratiques contraires à la réglementation antidopage.
Et selon le Sunday Times, la Fédération internationale fait tout pour que celle-ci ne soit pas diffusée. Or, les informations sont saisissantes. Lors de leur étude financée par l’Agence mondiale antidopage (AMA), des chercheurs de l'université de Tuebingen (Allemagne) avaient eu accès aux athlètes de haut niveau lors des Mondiaux de Daegu, en Corée du Sud, en 2011. Et ils avaient conclu qu'entre 29% et 34% des 1 800 participants à la compétition avaient violé la réglementation antidopage au cours des 12 mois précédents.
L’IAAF réagit
L’AMA avait alors transmis ces chiffres à l’IAAF en lui laissant la possibilité de s’opposer à leur publication. Ce que celle-ci s’est empressée de faire en demandant aux chercheurs de signer un accord de confidentialité. Ces derniers sont finalement sortis de leur mutisme pour dénoncer l’inaction de l’instance. « L'IAAF bloque, peste Rolf Ulrich, l’auteur principal des travaux. Je pense qu'ils sont parties prenantes avec l'AMA et qu'ils bloquent tout. » Si l’IAAF a dénoncé cette accusation « sensationnaliste », le doute est jeté sur l’athlétisme moins d’une semaine avant le début des Championnats du monde à Pékin (du 22 au 30 août).
L’IAAF a réagi à cette information en assurant n’avoir jamais « mis son veto à la publication de cet article » et en avançant de « sérieuses réserves quant à l’interprétation des résultats obtenus ». Elle détaille surtout les circonstances de la mise en place de cette étude. « L'étude en question était une enquête de science sociale menée par l'AMA et une équipe de chercheurs au village des athlètes à Daegu, explique le communiqué. Le but de l'étude était d'évaluer la fiabilité des nouvelles méthodes potentielles de dopage dans le sport en plus d'une approche de sciences sociales (enquête-réponse aléatoire). Le sondage a été conçu pour être étendu à des événements multisports et aucune publication n'a jamais été évoquée. En fait, l'enquête a seulement été répétée une fois, avec une méthodologie révisée, aux Jeux Pan arabiques où ce sont principalement les athlètes qui ont été interrogés. »