Kenya: les athlètes barricadés pour protester

La scène est surréaliste, mais vraie. Une soixantaine d'athlètes sont toujours barricadés au sein de la fédération d'athlétisme kényane à Nairobi, pour demander le départ des officiels de leur pays accusés de corruption.

Le geste est fort, et résume le climat très tendu qui règne au sein de la fédération d’athlétisme kényane. Depuis lundi, une soixantaine d'athlètes ont investi la Fédération, accusée de laxisme antidopage et de corruption, et réclament un changement immédiat de gouvernance.

Beaucoup d’incompréhension

« Nous voulons résoudre les problèmes de longue date nous affectant comme la corruption, le dopage et autres », a affirmé Julius Ndegwa, le secrétaire de l'Association des athlètes professionnels du Kenya, à l'origine de cette protestation, alors que les manifestants et les représentants du ministère des sports se sont réunis mardi pour essayer de trouver une solution. « Nous attendons les résultats de cette réunion... Nous sommes complètement surpris », a fait part le directeur de la fédération kényane, Jackson Tuwei.

Des problèmes multiples

La semaine dernière, un article du Sunday Times révélait que le président de la fédération, Isaiah Kiplagat, le vice-président, David Okeyo et son ancien trésorier, Joseph Kinyua, avaient détourné 700.000 dollars (650.000 euros) d'un contrat de partenariat entre la Fédération kényane et Nike. De plus, depuis 2012, une trentaine d’athlètes kényans ont été suspendus et cinq ont été bannis après avoir été contrôlés positif.