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"Je suis tombée de très haut", la réaction de Claude-Boxberger, possible dopée à son insu

Ophélie Claude-Boxberger dénonce une "machination", après les déclarations en garde à vue de son beau-père qui s'est accusé de lui avoir injecté de l'EPO à son insu. L'athlète française, provisoirement suspendue pour avoir contrôlée positive en septembre, s'attend à ce que "justice soit faite".

Ophélie Claude-Boxberger se dit "sous le choc" et "troublée" par ce rebondissement dans l'enquête sur son contrôle antidopage positif. Son beau-père s'est accusé en garde à vue de lui avoir injecté de l'EPO, a-t-on appris vendredi par une information de L'Équipe appuyée par une source proche du dossier citée par l'AFP. Cet alibi, qui reste à confirmer, pourrait permettre à la spécialiste du 3.000 mètres steeple d'échapper à une sanction. "J'attends que la justice soit faite et que le verdict et la vérité soit rendus", a-t-elle commenté vendredi soir sur l'antenne de France 3.

Entendue pendant 48 heures sous le régime de la garde à vue par les agents de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (Oclaesp), Ophélie Claude-Boxberger estime que ce sont "des faits très probants" qui ont été révélés: "Les éléments sont assez inquiétants car, apparemment, il y aurait une préméditation avec une volonté de nuire à mon image et d'un de mes proches. C'est une situation assez compliquée. (...) Depuis que j'ai appris qu'on enquêtait dans mon entourage, je suis tombée de très haut".

Dopée à son insu pendant un "instant de faiblesse"

"C'est une machination. J'ai enfin compris des choses, compris comment on avait retrouvé de l'EPO dans mon corps", a ajouté l'athlète française de 31 ans dans des propos accordés au quotidien régional L'Est Républicain, affirmant par ailleurs que son beau-père "a profité d'un instant de faiblesse psychologique et physique".

L'homme en question, Alain Flaccus, est le compagnon de la mère de l'athlète et il fait partie de son entourage sportif. Il aurait affirmé avoir profité d'un assoupissement d'Ophélie Claude-Boxberger après un massage pour lui injecter la substance prohibée. Il avait fait l'objet par le passé d'une plainte, ensuite retirée, de l'athlète pour des faits d'agression sexuelle.

Prudence sur l'alibi

Le contrôle positif à l'EPO et la relation sentimentale de l'athlète avec le médecin de l'équipe de France d'athlétisme Jean-Michel Serra, chargé de son suivi médical, avaient conduit l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) à signaler les faits au parquet de Paris, qui a ouvert une enquête préliminaire le 14 octobre. Le médecin avait été épinglé en juin pour s'être inquiété du nombre de contrôles subis par Ophélie Claude-Boxberger, sans en informer sa hiérarchie.

Les déclarations d'Alain Flaccus doivent toutefois être vérifiées par les enquêteurs. La source citée par l'AFP appelle à la "prudence", en envisageant l'hypothèse que le beau-père "se sacrifie" afin de l'aider à s'en sortir. Car cet alibi pourrait permettre à l'intéressée d'éviter une sanction disciplinaire, alors qu'elle encourt une suspension de quatre ans. Pour l'heure, tant que le dopage à son insu n'est pas établi, elle demeure sous le coup d'une suspension provisoire.

Julien Absalon