
Hyperandrogénie: Semenya saisit la Cour européenne des droits de l'Homme
Le combat de Caster Semenya contre World Athletics est loin d'être terminé. L'athlète sud-africaine empêchée de participer à certaines courses parce qu'elle refuse un traitement pour faire baisser son taux de testostérone, a saisi la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), ont déclaré ce jeudi ses avocats. Le 19 février, elle a donc décidé de porter l'affaire devant la CEDH à Strasbourg. Aucune date n'a encore été fixée par la Cour.
"Le combat permanent de Semenya pour la dignité, l'égalité et les droits fondamentaux des femmes dans le sport a franchi une étape cruciale avec le dépôt d'une requête" auprès de la CEDH, ont déclaré ses avocats dans un communiqué. Ces derniers estiment que la justice Suisse a "manqué à ses obligations de la protéger contre la violation de ses droits en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme".
"Tout ce que nous voulons, c'est être autorisées une fois pour toutes à courir librement, comme les femmes fortes et courageuses que nous sommes et avons toujours été", explique l'athlète, qui tente de se qualifier pour les Jeux olympiques de Tokyo, pour participer au 200m.
Le seuil maximal de testostérone mis en cause
La sportive de 29 ans présente un excès naturel d'hormones sexuelles mâles. Elle mène depuis plus de dix ans un bras de fer avec la Fédération internationale d'athlétisme, World Athletics (ex-IAAF). La double championne olympique a déjà perdu plusieurs recours, depuis.
Expertise à l'appui, la fédération a défini en avril 2018 un seuil maximal de testostérone (5 nmol/L de sang) pour concourir avec les femmes sur des distances allant du 400 mètres au mile (1609 m), et englobant donc le 800 mètres où la Sud-Africaine excelle. La Cour suprême suisse a confirmé en août, au nom de "l'équité sportive", la décision l'an dernier du Tribunal arbitral du sport (TAS), validant donc la réglementation de World Athletics qui définit un seuil maximal de testostérone.