
Doucouré : « Rattraper le temps perdu »

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Ladji, comment se passe ce retour aux sources ?
La dernière fois que j’étais à Dakar, c’était il y a dix-huit ans. Il me restait donc quelques souvenirs d’enfance. Mais aujourd’hui, j’ai l’impression d’être en terre inconnue. Je suis en tout cas très fier de faire découvrir à mes collègues d’entraînement le pays d’origine de ma mère. Tous les jours, j’essaie d’aller voir mes cousins, mes tantes et mes oncles. J’essaie de rattraper le temps perdu, même si j’ai bien conscience qu’on ne rattrape pas dix-huit années en quelques jours.
Comment êtes-vous perçu auprès de votre famille ?
Au début, j’étais le cousin que personne ne connaissait, sauf à travers la télévision. Ils étaient persuadés que je ne viendrais pas. Pour eux, j’étais quelqu’un qui était trop occupé pour venir les voir, jusqu’au jour où je me suis présenté à leur porte, seul. J’ai senti qu’ils étaient très heureux. En faisant le premier pas, ils ont compris que nous étions vraiment de la même famille. Maintenant, dès que je suis à leurs côtés, ils me présentent à leurs amis. Ils sont très fiers de m’avoir parmi eux. Et moi aussi…
On vous sent heureux et ému…
Franchement, je suis très content de vivre cette expérience. Quand on est sportif de haut niveau, avec la vie qu’on mène, on a rarement l’occasion de prendre du temps pour soi. Ici, à Dakar, j’ai le temps de m’entraîner et de profiter de ma famille. Je ne pouvais pas espérer mieux. C’est un vrai bonheur de marcher sur les traces de mes parents.