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Doucouré : « Je suis dans les temps »

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Ladji Doucouré, champion du monde du 110 m haies en 2005, revient d’un stage de douze jours au Qatar. Découverte.

Ladji, comment allez-vous ?
Ça va mieux. Depuis Pékin, je trainais une entorse à la cheville. A Saint-Malo (mars 2009), lors d’un concours de saut en longueur, j’ai réveillé des douleurs qui dormaient bien. J’ai pété la gaine d’un tendon, cela a entraîné une bursite… Bref, j’ai repris doucement le physique. Aujourd’hui, je suis dans les temps.

Pas trop dur de venir au Qatar et de ne pas pouvoir tout donner ?
C’est un peu contraignant. Mais, je n’ai loupé que deux grosses séances d’entraînement. J’ai fait d’autres exercices comme du vélo ou de la marche. Il ne fallait surtout pas s’affoler et faire n’importe quoi. Finalement, cette coupure est tombée au bon moment...

Quelles ont été les conditions de travail dans ce centre d’entraînement high-tech ?
C’est abusé ! Tu as tout à proximité, les pistes, les salles de soins et de récupération, les aires d’échauffement... Ça ressemble aux installations des jeux Olympiques ! Et dire que tout ça est réservé à des gamins de 14 à 18 ans ! C’est plus des conditions pour des adultes. D’ailleurs, on a croisé pas mal d’athlètes et tout plein de footballeurs en rééducation.

Vous avez notamment dormi dans une chambre hypoxique afin de recréer artificiellement les conditions de l’altitude…
C’est comme si on dormait à 2200 mètres d’altitude. Cela favorise la récupération et augmente le nombre de globule rouge. Ça te permet de bien tenir les séances et repousser le lactique et la fatigue. Selon des études scientifiques, l’idéal, c’est de s’entraîner au niveau de la mer et dormir en altitude. Avec ces chambres, c’est possible.

Comment ça se présente ?
C’est une chambre classique avec un lit, une télé, un ordinateur. Il y a une grosse porte de vingt centimètres d’épaisseur. Tout est fermé et c’est oxygéné à fond. Ça ne fait pas hôpital. Tous les matins à sept heures, on nous prenait la tension. Les gens qui nous ont accueillis avaient envie de savoir quels étaient les effets des chambres sur des sprinters. On a joué le jeu.

Quand on vous a présenté ce concept, comment avez-vous réagi ?
L’altitude est un outil non dopant. Ce n’est pas comme les mecs qui font des transfusions ou prennent des anabolisants. Il n’y a rien de matériel. En tout cas, cela n’influence pas ma technique. Si je ne sais pas passer une haie, ce n’est pas parce que je dors dans une chambre de ce type que ça va me faire progresser. Après, encaisser des entraînements, oui.

Quel est votre programme avant les championnats du monde de Berlin (15 au 23 août) ?
Je dois faire New York (30/5 Grand Prix I). Mais tout dépendra de mon état physique. Pour le reste, mon programme n’est pas encore complètement arrêté. Il pourrait ressembler à ça : Berlin (14/6 Golden league), la Coupe d’Europe (20-21/6 à Leiria), Oslo (3/7 Golden League), Lausanne (7/7 Super Grand Prix) et bien évidemment le meeting Gaz de France Paris-St-Denis (Golden league 17/7).

La rédaction