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Dopage: "Je suis la sale dopée", Claude-Boxberger refuse d'abdiquer malgré ses 4 ans de suspension

Suspendue pour deux ans de plus par le Conseil d'Etat pour dopage, Ophélie Claude-Boxberger, ancienne championne France du 3 000m steeple, a expliqué dans une interview donnée à l’Equipe qu’elle comptait poursuivre son combat judiciaire.

Ophélie Claude-Boxberger continue son combat. Suspendue deux ans pour dopage en avril 2021 par la commission des sanctions de l’AFLD (Agence Française de Lutte contre le Dopage), l'athlète française a vu sa suspension être alourdie à quatre ans par le Conseil d’Etat il y a deux jours. L'ancienne championne de France du 3 000m steeple, entend poursuivre le combat judiciaire.

"Le Conseil d'Etat s'est basé sur une information totalement infondée"

Dans une interview pour le journal L'Equipe, la Française confie qu'elle "s'attendait" à ce que le conseil d'Etat alourdisse sa sanction, qui a suivi les conseils de l'AFLD qui demandait davantage à sa commission des sanctions, sans être entendue.

"Le Conseil d'Etat s'est basé sur une information totalement infondée, issue de l'AFLD, qui affirme que j'ai eu un deuxième contrôle positif et que je suivais donc un protocole de dopage par microdoses, se défend 'OCB', testée positive à l'EPO en avril 2019. Ce contrôle positif aurait eu lieu aux Championnats du monde de Doha. Or à Doha, si on consulte les documents officiels, il n'y a eu aucun contrôle positif."

Ophélie Claude-Boxberger raconte sa version des faits, sans revenir sur l'accusation de son ex-entraîneur et beau-père, depuis démentie: "J'ai été contrôlée trois fois à Font-Romeu, trois négatifs, une fois à Montbéliard, positif, et derrière, y compris à Doha, tout a été négatif. Lors de la commission des sanctions l'an passé, l'AFLD a sorti deux jours avant, ce soi-disant deuxième contrôle positif. La commission des sanctions, tenant compte de circonstances particulières, m'avait condamnée à deux ans, loin des huit demandés pour une prétendue falsification."

"Je suis la sale dopée, qu'elle dégage, qu'on lui coupe les jambes"

La décision du Conseil d’État étant sans appel, sa marge de manœuvre semble désormais réduite. "J’étudie toutes les possibilités, assure-t-elle. La Cour européenne des Droits de l’Homme me prendrait trop de temps, trois ou quatre ans. Je vais voir si je peux porter plainte contre l’AFLD qui a présenté une fausse "information" puisqu’il n’y a pas deux contrôles positifs. Le conseil d'Etat n'est pas là pour refaire l'instruction. Il se base sur les documents qu'on lui présente."

Elle accuse aussi l'Agence Française de Lutte contre le Dopage de ne pas être indépendante : "Tant que l'AFLD n'a pas ce qu'elle veut, elle fait appel. Alors que moi, je n'en ai pas le droit. Et je n'ai même pas le droit à la parole. Ils vont trop loin." 'OCB' note d'ailleurs que la présidente de l'organisation est aussi membre du Conseil d'Etat et y voit un mélange des genres : "C'est injuste. Je suis suspendue, en plus mon image est encore salie. Je suis la sale dopée, qu'elle dégage, qu'on lui coupe les jambes."

par Anna Carreau