
Mekhissi : « Passer sous les 8 minutes au Stade de France »

Mahiedine Mekhissi - -
Mahiedine, comment jugez-vous votre course de rentrée ?
Si on regarde le plateau, les meilleurs étaient là et je fais une très bonne rentrée. J’ai eu de bonnes sensations. Je suis satisfait de mon temps, qui est la cinquième meilleure performance mondiale de l’année, et j’ai pris mes responsabilités en attaquant à 800 mètres de l’arrivée. Le but est d’être prêt pour les Mondiaux de Moscou et cette course est positive pour la suite. La première course de la saison, c’est toujours un peu une inconnue. On ne sait pas trop quel niveau on a. Donc réaliser une belle course fait du bien.
Vous étiez en tête à la cloche…
J’étais même en tête à 200 mètres de l’arrivée. Mais je me suis crispé et j’ai un peu regardé les Kenyans quand ils m’ont passé. Ça faisait 10 mois que je n’avais pas fait de 3000 m steeple, le dernier était aux Jeux de Londres, et je suis à la bagarre. Je n’ai pas été ridicule face aux meilleurs coureurs du monde alors qu’ils avaient déjà d’autres 3000 m steeple dans les jambes. Donc je ne m’inquiète pas pour la suite. J’ai toujours la même hargne mais j’ai changé de tactique de course. D’habitude, j’attends le dernier tour pour attaquer. Là, j’ai attaqué à deux tours de l’arrivée pour surprendre mes adversaires. J’ai voulu les prendre par surprise et ce n’est pas passé loin pour la victoire. Ça passera une prochaine fois.
On vous annonce depuis longtemps comme le premier Européen capable de passer sous les 8 minutes. Après une telle rentrée, on peut y croire de plus en plus pour 2013, non ?
Je fais 8’06’’ à Eugene alors que ce n’était pas une course très rapide. C’était plutôt une course de championnat, on s’est beaucoup observé avec les adversaires, et réaliser ce temps dans une course tactique comme celle-là, c’est encourageant. Descendre sous les 8 minutes cette saison ? Pourquoi pas. Cela reste l’un des objectifs de ma carrière. Je vais le tenter au meeting du Stade de France, en juillet, et là je serai à 100% de mes capacités. Il faut que tout soit réuni. Les conditions, des bons lièvres, la course idéale. Il faut aussi avoir de bonnes jambes le jour J. Quand ce sera le cas, je pense être capable de franchir cette barrière des huit minutes. En tout cas, je m’entraîne pour.
Quel est le plus important entre cette barrière des 8 minutes et les championnats du monde ?
Les Mondiaux. La barrière des huit minutes, c’est plus du bonus.
On a l’impression de voir un nouveau Mahiedine Mekhissi…
Tout à fait. J’ai une nouvelle équipe autour de moi, un nouveau partenaire, un nouvel entraîneur, un nouveau manager. Je me suis entouré de personnes qui ont beaucoup d’expérience. C’est bien d’avoir des personnes fortes autour de soi.
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