RMC Sport

Mekhissi-Baala : La sanction qui n’en est pas une

-

- - -

Entendus ce jeudi par la commission de discipline de la FFA après leur pugilat monégasque, Mehdi Baala et Mahiedinne Mekhissi ont écopé d’une suspension de 10 mois dont 5 avec sursis portant sur les seuls meetings étrangers. Ils pourront s’aligner aux Mondiaux de Daegu (27 août-4 septembre).

En guise de bourre-pif, la commission de discipline se sera fendue d’une simple caresse. Tristes protagonistes du combat de rue lors du meeting Herculis, le 22 juillet dernier, Mehdi Baala et Mahiedinne Mekhissi ont visiblement convaincu le conseil des cinq sages de la commission de leurs regrets éternels. Interdits de meetings sur sol étranger pendant 10 mois dont cinq avec sursis, assortis de trois années de mise à l’épreuve, les deux sauvageons devront s’acquitter d’une amende de 1500 euros ainsi que de 50 heures de travail d’intérêt général. Dans les faits, ils manqueront seulement les trois dernières épreuves de la Ligue de Diamant, Londres (5 août), Zurich (8 septembre) et Bruxelles (16 septembre). Et quelques meetings qu’ils auraient pu disputer ci et là. Autant dire, rien.

Un verdict énoncé après une audience de quatre heures dans les locaux parisiens de la Fédération française d’athlétisme. Jugés coupables de « manque à l’éthique sportive pour des faits d’une gravité certaine » dixit Christian Roggemans, président de la commission de discipline, les deux seuls médaillés de l’athlétisme français lors des derniers JO de Pékin auraient-ils bénéficié de leur statut de têtes d’affiche ? « La commission a pris en compte la notoriété que ces deux athlètes peuvent apporter à l’équipe de France », a ainsi reconnu Roggemans.

Yalouz : « Ils ont pris conscience de leur acte »

Sortis par une porte dérobée à l’issue des délibérations, Baala et Mekhissi devraient rejoindre leurs partenaires de l’équipe de France en stage à Font-Romeu (Pyrénées Orientales) sous l’œil soulagé du DTN Ghani Yalouz. « Je les ai appelés, je leur ai dis de garder la sérénité, raconte Yalouz. Ils ont pris conscience de leur acte. » Sur la question de l’image déplorable donnée par les deux athlètes, Yalouz botte en touche : « Je ne peux que respecter la décision de la commission. Elle a tranché. Ce n’est pas de ma compétence de revenir sur cette décision. »

Les instances ont donc préféré la culture du résultat à celle de la valeur de l’exemple. « Est-ce qu’il y a eu des morts ? », s’interroge ainsi Christian Roggemans avant d’arguer d’une « utilisation pédagogique et préventive » des faits, « dans le cadre d’une campagne de promotion d’un sport sans violence. » De cette bagarre d’écoliers restera le buzz d’images visionnées des milliers de fois aux quatre coins de la toile. La mansuétude de la commission donne aux deux hommes l’occasion de se racheter au courage sur la piste de Daegu. Sans les poings.