Mbango sur un air de Marseillaise

Double championne olympique au triple saut avec le Cameroun, Françoise Mbango défendra les couleurs de la France à Londres, cet été. Ce vendredi au meeting Diamond League de Doha, elle sautera pour la première fois pour son pays d’accueil.

« Je suis devenue française en 2010 et je me sens revivre », a déclaré Françoise Mbango, jeudi à Doha, à la veille du premier meeting Diamond League de la saison. A 36 ans, la fille de Yaoundé connait une nouvelle vie, mais aussi une nouvelle carrière. Double médaillée d’or au triple saut à Athènes en 2004 et à Pékin en 2008, la première championne olympique camerounaise de l’histoire a dû encaisser le décès de sa mère peu après son deuxième sacre. S’ensuit un trou noir de plusieurs années où elle s’éloigne des sautoirs. Les bisbilles avec la Fédération camerounaise d’athlétisme qui mettent en péril sa participation aux JO 2008 ont aussi laissé des traces. Finalement, Mbango retrouve le sourire en changeant de passeport.

En mars 2010, la Camerounaise devient Française. Onze ans après l’heptathlonienne Sierra-léonaise Eunice Barber, l’athlétisme tricolore convertit une nouvelle star des sautoirs. « Mon changement de nationalité m’a donné un nouvel horizon », explique-t-elle. Orléanaise depuis des années, Mbango s’entraîne à l’INSEP, à l’est de Paris. Inscrite à Doha, l’athlète sera l’une des grandes attractions de ses premiers championnats de France, à Angers (15-17 juin).

Amsalem : « Peut-être la médaille surprise »

Elle prendra ensuite l’Eurostar pour tenter de briller une nouvelle fois aux Jeux. A 36 ans, Mbango a-t-elle un espoir ? L’intéressée y croit. « Beaucoup pensent que l'âge est un inconvénient mais je crois aussi que c'est un avantage, avec l’expérience en plus. » Bernard Amsalem, patron de la FFA et chef de mission de l’équipe de France aux JO de Londres est confiant. « Elle n’ira pas aux Jeux pour faire du tourisme. Françoise, ce sera peut-être la médaille surprise. On ne dira jamais assez combien les athlètes étrangers font du bien à la France. »

Louis Chenaille (avec F.-X.C.)