
Marle : « On n’a pas étouffé l’affaire »

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Michel Marle, quelle est votre réaction après le récit de la victime, Glodie Tudeschie ?
On pense qu’on a pris une décision sérieuse et forte. On s’est autosaisi de l’affaire et on trouve que la sanction est juste et ferme (ndlr : six mois fermes et six avec sursis). En tant qu’agressée, elle n’a pas la même position que la Fédération. Mais nous, on ne regarde que l’incident, pas les poursuites judiciaires qui pourraient suivre. Ce qu’elle dit, c’est ce qu’elle a déclaré devant la commission. C’est sa version.
Sur quelles bases avez-vous établi la sanction ?
On a eu aussi d’autres témoignages. Le chargé d’instruction a enquêté un peu dans tous les coins. Sur l’agression, il n’y a pas de contestation. Teddy est venu, l’a agressée, mais peut-être pas aussi violemment qu’elle le dit.
On savait que Tamgho n’allait pas disputer de compétition pendant sa sanction, que la victime juge dès lors très clémente…
Mais il a été immédiatement suspendu à titre conservatoire et des gens ont trouvé cette sanction déjà trop lourde ! Nous, on n’a pas pensé ça et on a étendu cette sanction. Du sursis oui, mais il a désormais une épée de Damoclès au-dessus de la tête !
La victime a aussi mis en cause la FFA, choquée par l’absence de Tamgho à l’audience.
On se porte en faux par rapport à tout ça. A la demande de Teddy, alors aux Etats-Unis, on a reporté d’une semaine et envoyé un recommandé à la jeune fille, qui n’est pas allée le chercher. Ils sont venus à Paris, on les a entendus, on n’allait pas les faire revenir. La confrontation n’aurait pas amené grand-chose.
Mais l’athlète était finalement en France au moment de leur audience.
Oui, il était revenu en urgence se faire soigner au pied.
Glodie Tedeschie dit aussi que la FFA a voulu étouffer l’affaire.
Ça nous fait rigoler. La Ligue de la Côte d’Azur a fait appel au président Amsalem, qui a enclenché une procédure. L’instruction est assez longue car il faut entendre tous les témoins. Et la commission disciplinaire s’est ensuite réunie et a jugé en son âme et conscience. Mais on n’a pas voulu étouffer l’affaire. Elle est d’ailleurs publique, cette affaire.
Comment réagissez-vous au rap de Teddy Tamgho en réponse à cette affaire ?
Je n’étais pas au courant. C’est un curieux personnage Teddy. Il a peut-être fait un clip là-dessus mais nous, on n’a pas voulu subir de pression des médias, des uns ou des autres. On a évalué la situation en notre âme et conscience.
Vous avez eu l’athlète au téléphone. L’avez-vous trouvé sincère ? A-t-il éprouvé des regrets ?
Il était sincère, nous a dit qu’il voulait « arrêter » les mots qu’on lui prêtait vis-à-vis de la jeune fille. Après, dit-il, c’était son droit d’aller la voir et discuter. Ca a mal tourné. Après, quand une bagarre s’enclenche, on ne sait plus qui donne les premiers coups, qui les reçoit en dernier.