Lavillenie : « Je suis resté dans le rythme »

Vainqueur à Zurich ce jeudi soir (5m70), Renaud Lavillenie a dominé toute la saison du saut à la perche. Le champion olympique va maintenant pouvoir se reposer pendant quelques semaines, avant le début de la saison hivernale.

Renaud, vous avez fait un échauffement très léger avant de sauter à Zurich jeudi soir. Ça ne vous a posé de problème ?

Le saut à la perche, c’est ce que je sais faire de mieux, donc ça ne posait pas vraiment de problème. Soit je prenais le risque de m’échauffer, de me mouiller et de prendre froid pour pas grand-chose et ce n’était pas forcément ce dont j’avais envie. Soit j’avais le choix de ne pas m’échauffer sachant que j’ai été très régulier toute la saison. Je savais que j’en étais capable et au final, ça a payé avec juste deux sauts pour gagner. C’était vraiment une bonne soirée. Ça aurait pu être mieux mais c’est déjà pas mal.

Les conditions étaient difficiles…

Je m’étais préparé à ces conditions mais je pensais qu’elles arriveraient un peu plus tôt, il y a trois semaines, à Londres. Et on se demandait avec les autres perchistes quand allait arriver ce concours sous la pluie. On en a un par saison au minimum. C’est excellent de gagner comme ça. Ça confirme tous les progrès que j’ai pu faire ces dernières années et le statut que tout le monde me donne ces dernières années.

Vous n’êtes pas fatigué ?

Justement, j’ai eu la sagesse et l’expérience pour sauter sur un élan réduit en minimisant les risques et en me faisant plaisir en même temps. Mais les Jeux n’étaient qu’il y a trois semaines et demie. Ce ne sont pas des saisons à rallonge où on doit encore tirer un ou deux mois après. Je suis resté dans le rythme et c’est une bonne gestion de ma saison.

Avez-vous ressenti l’effet « JO » depuis votre victoire à Londres ?

Oui, c’est sûr. Je n’ai pas la même tranquillité quand j’arrive sur un stade. Et puis il y a beaucoup plus de gens qui me sollicitent pour des photos, des autographes. Si je répondais à tout le monde, j’arriverais deux heures après en zone mixte. Mais c’est plaisant de voir qu’il n’y a pas que les spécialistes de la perche qui sont après moi.

Quelle est la suite de votre programme ?

Maintenant, c’est vacances ! Profiter de tout ce que j’ai fait et puis se faire plaisir (il va participer à une course de moto ce week-end dans la Vienne, ndlr), faire le vide et se préparer pour la saison hivernale 2013. Et pour être vraiment tranquille, je vais aller là où il n’y a aucun média (rires). La saison a été longue, intense et on a besoin de se rafraîchir la tête.

Propos recueillis par François-Xavier de Châteaufort