Lavillenie : « Il ne fallait pas m’oublier »

Renaud Lavillenie a fait honneur à son statut de champion olympique de saut à la perche en réalisant la meilleure performance mondiale de l’année (5,95m), cette nuit, à l’occasion du meeting d’Eugene, 4e étape de la Ligue de diamant. Interview.

Renaud Lavillenie, racontez-nous cet incroyable concours…

Je savais qu’à Eugene, je pouvais trouver d’excellentes conditions. Ça a été le cas. Il fallait arriver à les coupler avec des conditions physiques qui ne sont pas au maximum. On n’est que début juin et ce n’est que le lancement de la saison. On a eu droit à un très bon vent et une très bonne température. Et, enfin, j’ai réussi à rentrer dedans malgré la fatigue ressentie sur le sautoir pendant les sauts. Je suis vraiment très content. Cela a été un concours très dur. J’ai été en difficulté à 5,71. Le saut à 5,90, je vais le chercher au dernier essai. Celui à 5,95 est déjà mon dixième saut. Avec la concurrence, tout le monde a été obligé de chercher dans ses derniers retranchements pour sauter haut.

Et vous avez encore dominé vos rivaux allemands, Björn Otto (5,90 m) et Raphael Holzdeppe (5,84 m)….

Je savais qu’ils étaient en forme, que ça n’allait pas être de tout repos. Ils m’ont mis sous pression, notamment quand Raphael (Holzdeppe) fait 5,84 au premier saut. Il fallait mettre tout en ordre. C’est vraiment intéressant d’avoir gagné le concours de cette façon parce que c’est le cadre typique d’un championnat du monde.

Vous avez donc remis les pendules à l’heure ?

J’étais impatient de sauter haut. Je voulais montrer que j’étais bien présent et qu’il ne fallait pas m’oublier. La réponse a été bien faite. Le plus important, maintenant, est de garder ce niveau jusqu’au mois d’août. La saison est lancée. Il y a un rendez-vous à Rome jeudi.

Mais avant le meeting de Rome, vous allez conseiller votre frère, Valentin, à Montreuil….

Oui, je rentre des Etats-Unis lundi matin. Le plus pratique pour moi est donc de rester sur Paris pour m’éviter la fatigue d’un aller-retour. Il y a le meeting de Montreuil ce jour-là, alors je vais en profiter pour soutenir mon frère et l’aider. Tant que je peux le voir évoluer, c’est une bonne chose. Cela me permettra aussi de voir où en sont nos Français car il y a trois places à aller chercher pour les championnats du monde (à Moscou du 10 au 18 août).

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