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Bolt, la folle année

Depuis ses exploits aux JO de Pékin, Usain Bolt a pris une nouvelle dimension. Découverte.

8 septembre 2008
Le king de Kingston
Deux semaines après ses exploits olympiques, Usain Bolt rentre enfin à la maison. Le triple champion de Pékin vient de mettre un terme à sa saison au meeting Golden League de Bruxelles avec une ultime victoire à la clé sur 100 m. A Kingston, il est accueilli à l’aéroport international par une foule en délire. Le Premier Ministre est là. Ses parents aussi. La star a droit à une heure de parade dans sa BMW rouge entre l’aéroport et l’hôtel de New Kingston où il doit donner une conférence de presse mondiale. Sur la route, des milliers de Jamaïcains bravent la pluie et agitent leur drapeau au passage de leur héros. « Je suis heureux de rentrer chez moi, déclare t-il devant les médias du monde entier. Je ne pensais pas recevoir un tel accueil. C’est juste incroyable. »

23 novembre 2008
Un prince à Monaco
C’est le temps des récompenses. Il ne passe pas une semaine sans que Bolt ne reçoive un prix quelque part dans le monde. Après l’Ordre de distinction de la Jamaïque ou le Grand prix du Conseil régional de Guadeloupe, c’est au tour de la Fédération internationale d’athlétisme de lui décerner le titre de meilleur athlète de l’année. Le Prince Albert II de Monaco lui tend le trophée dans un grand hôtel de Monte-Carlo. Invité à la cérémonie, Michael Johnson ne tarit pas d’éloges sur celui qui l’a dépossédé de son record du monde du 200 m à Pékin. « C’est le plus grand talent que j’ai vu de ma vie. Un comme il en arrive tous les 15 ou 20 ans. S’il se mettait sur 400 m, il pourrait battre mon record. » Chiche !

30 avril 2009
Dérapages incontrôlés
Usain Bolt aime la vitesse. Il veut peut-être aussi impressionner sa petite amie Latoya. Sur une autoroute détrempée des environs de Spanish Town, il perd le contrôle de la BMW M3 coupé noire que lui a offert l’un de ses sponsors. La Jamaïque retient son souffle. Mais l’idole n’a rien ou si peu. Son agent explique à la nation que Bolt a juste marché sur des épines en descendant de la voiture. Juste de quoi l’empêcher de courir une course à Kingston trois jours plus tard. Le chef du parlement exprime son soulagement. Mais certains en profitent au pays pour critiquer ouvertement le goût trop prononcé selon eux d’Usain pour la fête. Un mode de vie peu en adéquation avec son nouveau statut. Le mois précédent, Bolt avait d’ailleurs dû présenter officiellement ses excuses après avoir déclaré dans un journal allemand « qu’en Jamaïque, quand tu es enfant, tu apprends à rouler un joint. Tout le monde a essayé. »

15 mai 2009
Sprint avec RonaldoLa star du sprint doit courir un 150 m exhibition dans les rues de Manchester. Mais il arrive trois jours plus tôt en Angleterre pour rencontrer les joueurs de son équipe préférée, Manchester United. Il devise avec Cristiano Ronaldo à la sortie de l’entraînement. « Je lui ai expliqué comment faire pour conserver sa vitesse maximale plus longtemps, déclare t-il. Cristiano a tendance à se pencher quand il court. Je lui ai dit de placer son pied au niveau de son centre de gravité, pour rester droit et aller plus vite plus longtemps, sur de plus longues distances. » Le samedi suivant, Bolt assiste dans les tribunes d’Old Trafford au sacre de MU après son match nul contre Arsenal. On en oublierait presque qu’il est là pour courir. Le lendemain, il signe en 14’’35 la meilleure performance de tous les temps sur 150 m sur une piste détrempée. « Mon objectif principal est de devenir une légende » lance t-il avant de rentrer en Jamaïque.

7 juillet 2009
Histoire d’eau !

On va finir par croire que l’eau est son élément. A Lausanne, la « Foudre » frappe encore malgré des conditions climatiques épouvantables. Sous la pluie, dans le froid (14°C) et contre le vent (-0,9 m/s), Bolt claque en 19’’59 le 4e meilleur chrono de tous les temps sur 200 m. Deuxième de la course, LaShawn Merritt, le champion olympique du 400 m, est relégué à 82 centièmes. Jacky Delapierre, le directeur du meeting, en a eu pour son argent. Car pour inscrire Bolt à son programme, il faut désormais aligner 200 000 dollars. Sans compter les éventuelles primes en cas de record… Paris est prévenu.

La rédaction