Dayron Robles : « La France ? Tout est possible »

Exclu de la sélection cubaine en début de semaine, Dayron Robles est en conflit ouvert avec sa Fédération. Et le champion olympique 2008 du 110m haies n’écarte pas la possibilité de défendre les couleurs d’un autre pays à l’avenir.

Dayron Robles , quelle est la situation avec la fédération cubaine ?

Je n'ai pas de problèmes avec la fédération cubaine. J'ai sollicité ma fédération pour un départ de la sélection. Et personne ne m'a retenu, personne n'est venu discuter. Je l'ai fait pour être en paix avec moi-même. C'est moi qui ai demandé à partir de la sélection. Personne ne m'y a forcé.

Que leur reprochez-vous ?

Je n'ai pas de problèmes avec eux. Mais il y a des choses qui se disent qui ne sont pas vraies. L'image de moi qui est dépeinte par la fédération n'est pas réelle, ce qui ne m'a pas plu. Ils doivent avoir leurs raisons.

Et qu'est-ce que la fédération cubaine vous reproche ?

On m'a reproché de commettre des fautes d'indiscipline. On m'a reproché des problèmes d'éthique et de responsabilité dans le travail. Je ne comprends pas, parce que j'ai toujours été un athlète correct. Maintenant, je me projette vers l'avenir.

Êtes-vous surpris de la réaction de la fédération cubaine ?

Je ne comprends pas le scandale qu'il y a actuellement quant au fait de ne pas participer avec la fédération cubaine. Pendant des années, j'ai été oublié de la fédération. Et maintenant que j'en suis sorti, on me le reproche.

En voulez-vous à votre pays ?

J'ai quitté légalement mon pays et avec tout ce qu'on dit sur moi, les gens pensent que j'ai fui. Je suis sorti de la fédération mais je n'ai jamais abandonné le peuple cubain. Cuba est le pays qui m'a vu naître et qui m'a formé en tant qu'athlète. Les deux choses n'ont rien à voir l'une avec l'autre.

Y-a-t-il une possibilité pour que vous réintégriez la fédération cubaine ?

Je n'entrevois pas cette possibilité. Je n'ai jamais pu parler avec la fédération, on n'a jamais parlé de ce sujet.

Êtes-vous déçu de ne pas participer aux Mondiaux cet été à Moscou (10-18 août)

Je ne suis pas triste. J'aurais effectivement voulu y participer mais la vie est longue, j'aurai d'autres possibilités.

Aujourd'hui, vous êtes affilié à l'AS Monaco...

Grace à Dieu, je suis au club de l'AS Monaco. J'en suis très content. Mon objectif, désormais, c'est de faire des compétitions. Aujourd'hui, j'évolue sous le régime juridique de la fédération française, qui me permet de concourir. Ce qui me convient parfaitement.

Est-ce envisageable de concourir pour la France dans les années à venir ?

Je n'ai jamais pensé courir pour une autre sélection. Mais si ma fédération m'y oblige, je le ferai. Avec la France ? Ça se pourrait. Tout est possible. Il faut appartenir deux ans à une fédération pour concourir des compétitions internationales ou olympiques. Et je veux y participer. Donc il me faut un pays pour ça.

Concrètement, comment cela pourrait-il se passer avec la France ?

Je n'ai pas beaucoup d'informations à propos de ça. Je n'imaginais pas non plus que les choses allaient se passer ainsi. Et pour l'instant, ce n'est pas ma question principale.

Que pensez-vous des installations de l'INSEP, où vous vous entraînez ?

Si je pouvais en disposer tout le temps pour m'entrainer, ce serait fantastique (ndlr, il y est depuis le 11 juin). A Monaco, je ne sais pas parce que je n'y suis pas encore allé. Mais je suppose qu'elles sont d'aussi bonnes qualités qu'à l'INSEP.

Pourquoi avoir choisi Monaco ?

Parce qu'ils m'ont accueilli et je les respecte beaucoup pour ça. Il y a toujours des endroits où un athlète de mon envergure peut être accueilli. Mais grâce à Dieu, j'ai trouvé un excellent endroit et je compte le représenter avec beaucoup de motivation.

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