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Courses hors stade : la FFA enterre la hache de guerre

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Dans le cadre du « Sommet de la course à pied » qui s’est tenu ce mercredi à Paris, Bernard Amsalem a tenu à repréciser ses propos qui ont irrité le monde du running ce week-end. Non, la FFA ne taxera pas les courses organisées en France et n’exigera pas des participants des frais d’engagement plus élevés.

Les coureurs à pied peuvent dormir tranquille, ils ne devraient a priori par être tapés au portefeuille. En ouverture du « Sommet de la course à pied » qui s’est tenu ce mercredi à Paris, Bernard Amselem a tenu à éteindre l’incendie suite à ses propos tenus samedi à Lannion, en marge de l’assemblée générale de la Ligue des Bretagne.

Au cours de cette AG, le patron de l’athlé tricolore avait mis le feu aux poudres en évoquant l’hypothèse d’une taxation des courses hors stade (courses sur route, trails, « fun runs », kilomètre vertical,…) par la FFA et le prélèvement d’une partie des engagements versés par chaque coureur. Des propos qui n’auraient pas dépassé le microcosme si Le Télégramme -qui a reconnu sa bévue- n’avait pas fait un article au titre racoleur : « Course hors stade : Amsalem veut les taxer ! »

Pétition et indignation

Une éventualité qui n’a pas tardé à embraser la toile, les réseaux sociaux, une pétition étant même lancée dans la foulée par les plus déterminés des 9,5 millions de pratiquants déclarés en France qui revendiquent « la liberté de choix » et « le refus du formatage », et fustigent « l’opportunisme » d’une FFA qui veut sa part d’« un gâteau qu’elle ni confectionné ni même imaginé ». A ce jour, moins de 10% des 9000 épreuves organisées chaque année en France le sont en effet par des clubs affiliés à la fédé. 90% des courses restantes du calendrier échappent donc au « total contrôle » de la FFA, qui reconnait avoir raté le train du phénomène de running de masse amorcé dans les années 70. Et qui tente de rattraper depuis environ cinq ans maintenant le temps perdu.

« Taxer les courses ? Nous n’en avons ni le pouvoir ni les moyens, a souligné d’emblée Amsalem. Nous n’avons pas la prétention de tout régenter. Nous ne voulons pas reconquérir tout le marché ni marcher sur les plates-bandes des autres, mais simplement devenir un acteur et un organisateur de courses car n’importe qui en France peut organiser une épreuve sans l’aval de la fédération (comme le permet un décret européen depuis 2011, ndlr). Nous souhaitons également veiller à la sécurité des pratiquants, protéger les coureurs des accidents et leurs apporter conseils et services. Nous avons pris le train en marche, nous sommes loin derrière cette locomotive. On veut simplement être un wagon du train. »

Braillard au soutien d’Amsalem

Des propos relayés par Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux sports. « A aucun moment la fédération n’a pensé taxer ceux qui pratiquaient la course à pied. Nous avons juste rappelé que les courses doivent être encadrées pour être sécurisées car certains coureurs mettent leur santé en péril. La fédération labellise mais certains organisateurs vont au-delà. Pour éviter de grands drames, le moment est venu de se pencher sur cette organisation. »

Parmi les pistes étudiées pour rapprocher la FFA de ce vaste vivier de runners et joggers qui ne cesse de croitre : harmoniser le calendrier, se pencher sur le sort des bénévoles qui encadrent les courses mais qui sont mis à disposition par les ligues départementales, créer de nouveaux circuits (Ekiden, trails,…), orienter les pratiquants vers les clubs, organiser des sessions d’entraînement ouvertes à tous,... Vaste(s) chantier(s) pour un vaste secteur à (re)conquérir.

G.Mathieu