RMC Sport

Christel Dewalle, une championne au sommet de son art

-

- - DR

Deuxième samedi de la Verticale de la Tour Eiffel, Christel Dewalle est la spécialiste française de ce type de course dont elle est d’ailleurs championne de France en titre. Recordwoman du monde du kilomètre vertical, elle est également vice-championne de France 2014 de course de montagne et championne de France de trail court. Interview avec cette championne méconnue.

Christel, comment avez-vous vécu la surmédiatisation qui a entouré samedi la Verticale de la Tour Eiffel ?

J’ai fait totalement abstraction des caméras, étant donné que je n’avais jamais réalisé une telle course auparavant. C’est vraiment quelque chose de particulier cette montée d’escaliers, donc heureusement que j’en ai fait abstraction, sinon ça aurait été beaucoup plus difficile à gérer. 

Comment êtes-vous arrivée sur ce type de course très spécifique ?

J’en ai entendu parler par mon oncle, puis après il y a des journalistes français qui m’en ont parlé. Du coup, je me suis dit que ça pouvait être un nouveau challenge. Ça se passe en France, c’est quand même une course à laquelle tout le monde ne pouvait pas participer non plus (en raison de critères de sélection drastiques, ndlr). Ca donne donc une dimension plus exceptionnelle. 

Quelles sont les principales différences entre la course verticale en nature, et le vertical en escaliers ?

Pour moi, c’était très dur au niveau des cuisses. Mon mari m’a dit que la première (l’Australienne Suzy Walsham en 9’44’’) avait une certaine technique de montée. Ceux qui étaient spécialistes de montée d’escaliers avaient donc une technique particulière, semble-t-il. Je n’ai pas encore pu regarder, mais on m’a dit que ce n’était pas pareil. On voyait que je ne montais pas de la même façon que la première par exemple. 

Comment gère-t-on un tel effort quand on est habitué aux foulées libres ?

Je ne me suis pas du tout aidée des rampes. Je suis seulement montée en trottinant. Je me suis aidée des bras en les balançant de chaque côté du corps. Comme si c’était un footing, en gros.

Une méthode atypique...

Oui, je ne savais pas trop. Je me suis entrainée du côté de chez moi, et les marches étaient plus hautes, donc j’ai plus marché. C’était plus compliqué de courir tout le long, pourtant il y avait 900 marches d’affilée quand même. Du coup, je m’étais dit que j’allais partir en courant, en trottinant, et que je marcherai en posant les mains sur mes cuisses quand je serai fatiguée. Il s’est avéré que comme les marches étaient plus petites et régulières, j’ai pu courir tout le long. Mais il me semble que la première a marché, et que c’était plus efficace. 

Au final, vous terminez tout de même 2e : on vous imagine satisfaite !

Je suis super contente de cette 2e place, mais on était tellement peu nombreuses que je trouve que ce n’est pas très représentatif. Etant que sept femmes au départ, il n’y a rien d’exceptionnel dans ce que j’ai fait. 

Quel bilan tirez-vous donc de cette expérience ?

Je pensais vraiment souffrir. Je m’étais dit 1600 marches (1665, précisément)... Moi, j’en avais fait 900 d’affilée, pas plus, donc je m’étais dit « il va falloir tenir ». Ma plus grande peur était d’avoir les jambes remplies d’acide lactique et de ne plus pouvoir avancer. Je suis assez contente de la manière dont j’ai géré la course. Je n’aurais jamais pu passer devant la première, ça c’est une certitude. Trente-huit secondes d’avance, il m’est impossible de rattraper cet écart. Mais par contre, gagner un petit peu de temps, je pense que c’est jouable. Maintenant que j’ai testé une fois plus de 1600 marches, je crois que c’est possible. J’essaierai peut être d’y retourner l’année prochaine. Il faudra alors un entrainement plus carré que ce que j’ai fait cette année. Plus de spécifique pour performer dans la discipline.

Gérald Mathieu