RMC Sport

Mondiaux d’athlé : trois hurdlers pour un sourire ?

Sans complexe face à la concurrence, Pascal Martinot-Lagarde, Garfield Darien et Dimitrui Bascou entament ce mercredi le 110 mètres des Mondiaux de Pékin. Un trio tricolore prêt à tout bousculer sur son passage en quête d’une médaille planétaire.

C’était une décennie en arrière, à Helsinki en Finlande. Au bout de la ligne droite, après 13’’07 de course, Ladji Doucouré levait les bras devant le Chinois Liu Xiang et l’Américain Allen Johnson. Un Français champion du monde du 110 mètres haies. Cocorico pour l’école tricolore des haies hautes. C’était il y a dix ans. Et si c’était… vendredi ? Soyons clair, les trois hurdlers français qui prennent part ce mercredi à Pékin aux séries du 110 mètres haies – Pascal Martinot-Lagarde, Garfield Darien et Dimitri Bascou – ne sont pas les favoris pour ramener la médaille d’or planétaire.

En l’absence du meilleur performeur mondial de l’année, Orlando Ortega (12’’94), un Cubain naturalisé espagnol depuis fin juillet et qui ne peut donc pas prendre part aux Mondiaux en vertu des règlements de la Fédération internationale (IAAF), ce rôle revient à deux hommes : le jeune (21 ans) Jamaïcain Omar McLeod, 12’’97 cette saison, et le vieux briscard (33 ans) américain David Oliver, 12’’98 cette année et tenant du titre, à la tête d’une impressionnante armada US. Mais dans une épreuve où les haies sont autant d’obstacles qui peuvent vous trahir, difficile de prédire un vainqueur. Seule certitude, les Français ne font aucun complexe. Pas de sentiment d’infériorité par rapport à la concurrence. S’ils sont là, c’est pour jouer la gagne. Et ils s’en sentent capables.

Pascal Martinot-Lagarde : « Tant qu’il y a de l’envie, on peut décrocher la lune »

« L’aspect psychologique est important et on a gagné le respect des autres, explique Garfield Darien, onzième meilleur performeur mondial de l’année en 13’’17. Même si je ne l’ai pas encore fait cette saison, je sais que je peux être devant. Je connais tous les mecs qui sont là, je les ai quasiment tous battus, à part les Jamaïcains contre qui je n’ai jamais couru. C’est le 110, la course et vachement ouverte et c’est ça qui est beau. Tout va bien, les voyants sont au vert, j’arrive sans problème physique et je me suis préparé toute l’année pour ça. C’est une grosse impatience. » Quatrième meilleur performeur de l’année en 13’’06 et a priori meilleure chance tricolore, Pascal Martinot-Lagarde partage l’état d’esprit de son compatriote.

« Je ne connais aucun athlète qui rêve d’être deuxième, lâche le recordman de France (12’’95 en juillet 2014), en bronze aux ‘‘Europe’’ de Zurich l’an dernier et double médaillé mondial… en salle sur 60 mètres haies. Il faut toujours viser haut. On vient toujours pour gagner et on se donne au maximum pour gagner, gagner et toujours gagner. Il faut aborder un championnat avec beaucoup d’envie. Tant qu’il y a de l’envie, on peut décrocher la lune. » Même discours chez Dimitri Bascou, quatorzième performeur mondial de la saison en 13’’23 : « Je suis plutôt un aventurier donc je n’ai pas de limites. J’ai toujours été comme ça. Quand je commence à grimper une montagne, si je ne vois pas ce qu’il y a au sommet, je ne serai jamais satisfait. C’est pareil en compétition. Si je commence les tours, j’aimerais toujours savoir ce qu’il y a au bout. Ce sera l’état d’esprit. Pas de limite. » En mars dernier, à Prague, les Français avaient signé un triplé (Martinot-Lagarde devant Bascou et Wilhem Belocian) sur 60 m haies lors des championnats d’Europe en salle. Vu l’adversité à Pékin, on ne leur en demande pas tant. Mais si l’un de nos trois mousquetaires pouvait monter sur la boîte, l’équipe de France retrouverait un peu de sourire. Elle en a bien besoin.

A.H. avec F.-X.C. et A.A. à Pékin