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Mondiaux d’athlé : le coup de gueule du manager de l’équipe de France

Avec seulement deux médailles de bronze aux Mondiaux d’athlé, l’équipe de France s’affiche au 31e rang du classement des nations. Même si les Bleus étaient privés de nombreux cadres, le bilan n’est pas bon. Renaud Longuèvre, manager des Tricolores, ne mâche pas ses mots à l’heure de juger ses troupes.

On n’attendait pas trop d’eux. Question de contexte. Avec de nombreux absents, dont cinq athlètes plus ou moins médaillables (Mahiedine Mekhissi, Yohann Diniz, Teddy Tamgho, Eloyse Lesueur, Kevin Mayer), l’équipe de France ne pouvait pas espérer égaler ou battre son record de médailles planétaires (8 en 2003 et 2005) aux Mondiaux de Pékin. Mais on attendait un peu plus que ça. Deux médailles, chaque fois en bronze, pour Renaud Lavillenie à la perche et Alexandra Tavernier au marteau. Une déception pour le premier, une belle surprise pour la seconde. 31e au classement des nations, un an après son carton aux « Europe » de Zurich (23 médailles dont 9 titres, deuxième nation), les 44 Bleus n’ont pas su décoller dans le Nid d’oiseau. Et ça énerve leur manager. Qui n’hésite pas à tacler ses troupes, à commencer par un Lavillenie qui n’a pas su aller chercher cet or mondial qui manque à son illustre palmarès.

« Mon premier sentiment, c’est la colère, a jugé un Renaud Longuèvre remonté ce dimanche dans les Grandes Gueules du Sport sur RMC. Je pense qu’on s’est vu trop beau avec les 23 médailles de Zurich. Mais c’était exceptionnel. On avait l’impression que le moindre Français qui mettait le pied sur la piste allait décrocher une médaille. Et dans l’inconscient collectif, on s’est vu trop beau. Je me mets dans le lot. Quand je vois Renaud Lavillenie qui passe 5,90m trois fois avec une petite perche, trois jours avant la compétition, ni moi, ni lui, ni personne dans le staff ne s’imagine qu’il peut être battu. Le drame, il est là. Quand tu ne te sens plus en danger, c’est là que tu es en danger. Renaud, que j’adore, qui est notre champion, a gagné des concours beaucoup plus compliqués que celui-là. »

Yalouz : « Une équipe pleine de promesses »

Dans le sillage du perchiste, d’autres visaient mieux et n’ont pas atteint l’objectif : Mélina Robert-Michon, Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre, les relais voire les hurdlers, qui étaient trois en finale, une première, mais sans aucun sur la boite. Mais il y a aussi de très beaux espoirs. Sur les haies, justement, avec un trio, Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou, Garfield Darien, qui a pris rendez-vous pour l’avenir. Tout comme les jeunes Pierre-Ambroise Bosse et Rénelle Lamote sur 800 mètres. On n’oublie pas Vicaut, gros potentiel pour le futur, ou le perchiste Kevin Menaldo. La jeunesse tricolore promet.

Une fois tous les leaders revenus, le mix pourrait rapporter gros. « Quand on essaye d’objectiver un peu, on a beaucoup d’espoir pour les JO, poursuit Longuèvre. Parce que personne ne peut repartir d’ici avec le sentiment d’avoir fait le championnat de sa vie. On sait qu’il n’y aura aucune médaille cadeau à Rio. Donc on va être obligé d’élever notre niveau durant l’année qui vient. » Directeur technique national, Ghani Yalouz avait lié un « contrat rempli » pour ces Mondiaux à un éventuel titre de Lavillenie. Raté. Mais il préfère terminer sur une notre positive : « On a quand même eu une équipe de France pleine de ressources et de promesses. On avait plus de douze athlètes de très haut potentiel qui étaient absents. Mais les jeunes nous ont démontré un engagement sans complexe et on est quasiment à une moyenne identique que lorsqu’on a l’équipe première en termes d’accès aux demi-finales et aux finales. Ça prouve qu’ils se sont engagés, qu’ils n’ont pas cherché à tricher, qu’ils ont tout donné, et c’est très, très important pour moi. C’est de bon augure avant les Jeux. »

A.H. avec F.-X.C. à Pékin