
Mondiaux d’athlé - 110 m haies : pas de regrets pour les trois mousquetaires

Dimitri Bascou, Garfield Darien et Pascal Martinot-Lagarde n'ont pas réussi à se hisser sur le podium du 110 m haies des Mondiaux - AFP
Ils étaient trois sur la ligne de départ, à 110 mètres et quelques obstacles du bonheur. Mais aucun sur la boîte à l'arrivée. Pour leur première finale mondiale en plein air, Pascal Martinot-Lagarde, Dimitri Bascou et Garfield Darien n’ont pas su déjouer les pronostics et faire parler les probabilités pour bousculer la hiérarchie planétaire.
Dix ans après le sacre de Ladji Doucouré à Helsinki, les trois mousquetaires de l’école des haies hautes françaises sont tombés sur plus fort et n’auront pas été en mesure de se sublimer quand il le fallait pour s’inviter au festin des médailles.
PML : « Les mecs ont vraiment été plus forts »
Le meilleur du trio ? Martinot-Lagarde, « PML » comme on dit, 4e en 13’’17, à 13 centièmes d’un bronze à la fois si proche et si loin. Loin de son record de France (12’’95, en 2014) ou de son meilleur chrono de la saison (13’’06). Mais une performance suffisamment satisfaisante pour garder intact son sourire.
« Le sentiment qui me vient à l’esprit, c’est vraiment : aucun regret, lâche l’intéressé. Il fallait tout donner, tout mettre vers l’avant, prendre tous les risques, et c’est ce que j’ai fait. Ça m’a jeté dans les barrières mais c’est le jeu. Même sans erreur, je ne serais pas allé les chercher. Les mecs ont vraiment été plus forts. 13’’17, ça reste logique par rapport à ma saison, à ma préparation et à mon enchaînement de compétitions. Quatrième, ça veut dire que j’ai réussi à en battre certains. C’est la médaille en chocolat mais je vais bien la manger car c’est la première de ma vie. »
Bascou : « Le but était de marquer les esprits »
Juste derrière « PML », et dans le même chrono, Bascou confirmait son arrivée dans le grand concert mondial après avoir battu son record personnel (13’’16) en demie. Et lui aussi préférait retenir le positif.
« J’espérais mieux mais on ne peut pas dire que c’est une déception car c’est déjà un très bon championnat, estime Dimitri. J’ai pu battre mon record en demi-finale et là, je suis à un centième. Je ne dirais pas que je suis passé à côté de la finale mais il a manqué un petit quelque chose pour pouvoir s’affirmer mieux que ça. C’est une expérience très enrichissante pour la suite. Le but était aussi de marquer les esprits et de montrer qu’il faudrait compter sur moi à l’avenir quel que soit le championnat, ce que je pense avoir fait. C’est très encourageant pour l’année prochaine et Rio. Si on garde le cap et qu’on reste sérieux dans nos objectifs, ce sera encore mieux. »
Darien : « Quand même une belle saison »
Dernier de la finale en 13’’34, Darien ne pouvait pas espérer mieux, trahi par son adducteur en demie (où il avait signé 13’’25). Mais après deux ans où son corps a dû surmonter plusieurs épreuves (mononucléose et chikungunya notamment), atteindre la finale mondiale ressemblait déjà une belle réussite. « Après deux années de galères, c’était quand même une belle saison, juge Garfield. Je reviens et je suis finaliste mondial. Je sais que j’avais plus dans les jambes mais ce petit pépin m’a peut-être empêché d’aller plus loin. J’espère maintenant être là l’année prochaine pour aller très vite. »
L’esprit déjà tourné vers Rio et des Jeux où les Français espèrent s’inviter en nombre à la fête de la finale olympique. « C’était beau de nous voir tous les trois en finale, lance Martinot-Lagarde. On va espérer faire au moins la même chose l’année prochaine à Rio. Ce sera encore plus dur. Mais je pense qu’on va relever le défi. » Avec une médaille en cerise sur le gâteau, ce serait encore mieux.