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Lesueur : « Je passe dans une autre dimension »

Eloyse Lesueur

Eloyse Lesueur - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Championne du monde en salle de saut en longueur à Sopot ce dimanche, Eloyse Lesueur est revenue sur son exploit sur RMC. La Française ne compte pas s’arrêter là et a même déjà le record de France de Barber en ligne de mire.

Championne du monde : Eloyse, est-ce que vous réalisé ce que vous venez d'accomplir ?

Je passe dans une autre dimension. Depuis le temps que vous suivez mon évolution, là, je suis heureuse de vous parler avec un palmarès un peu plus important. Je suis contente que ça se soit enfin concrétisé. Une dimension internationale et planétaire, ce n’est pas du tout la même chose qu’un titre européen. 

A la base, vous ne deviez même pas participer au saut en longueur !

Oui, j’avais décidé de faire du sprint, m’amuser sur la longueur histoire de casser la routine du sprint. Et puis, je vois que je suis à 4cm de mon record à mon deuxième essai donc je décide de m’aligner. 

Vous avez mordu votre premier essai en qualification. Que s'est-il passé dans votre tête à ce moment-là, d'autant que vous n'aviez droit qu'à 3 sauts.

Je n’ai pas eu peur après avoir mordu. Mais c’est vrai que je me suis dit qu’il fallait que je me remotive pour un autre essai. A la base, j’étais partie pour en faire qu’un seul parce que physiquement, je me sentais capable de sortir un seul saut pour être qualifiée en finale. Après, Renaud (Longuèvre, son coach) me dit que je n’avais pas besoin d’en faire autant pour aller en finale. J’ai sauté avec le frein à main sur mes deux sauts suivants et j’ai assuré. Mon approche de ce concours était plus tranquille que mes concours précédents. 

Avez-vous eu une approche différente dans votre préparation par rapport aux autres grands rendez-vous précédents ?

C’est un changement qui s’est produit cette année. J’ai juste décidé de m’amuser et prendre plus de plaisir dans ce que je fais. C’est vraiment la clé du succès et des grandes performances. Parce que j’avais décidé de m’amuser toute la saison sur mes sorties, que ce soit au sprint ou à la longueur. J’avais envie de sortir ce que j’avais dans les jambes, j’avais travaillé tout l’hiver. J’ai voulu convertir le sprint sur un saut qui allait loin, je suis contente de l’avoir fait au bon moment. 

Ce titre mondial vous ouvre-t-il de nouvelles perspectives, notamment par rapport au record de France de Eunice Barber (7m05) ?

J’ai envie d’aller la taquiner et de l’effacer. Eunice est une très grande athlète. Elle a marqué mon quotidien. Tout ce que je fais, c’est pour elle. J’ai envie d’avoir autant d’impact qu’elle sur cette discipline. 

Selon vous, quelle est la limite humaine dans votre discipline ? Est-ce 7m20, 7m40 ?

La limite humaine, c’est la limite qu’on se donne. Sincèrement, j’espère qu’un jour je pourrai faire 7m10, 7m15. Après, le record du monde est très loin (7m52 par Chystiakova en 1988). Je ne me donne pas de limites. On pensait que le record de Bubka était intouchable alors qu’au final, il a été battu. Avec la volonté, le travail et un mental d’acier, on peut vraiment aller loin. 

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La rédaction