
Le cas Thanou embarrasse le CIO

L'or de Sydney pour la Grecque Thanou ? - -
Ekaterina Thanou devrait logiquement récupérer la médaille d’or du 100 mètres des Jeux de Sydney, rendue par Marion Jones après ses aveux de dopage. Logiquement ? Pas sûr, car la perspective de couronner la Grecque, suspendue pendant deux ans, embarrasse au plus haut point le comité international olympique.
Après la rétrocession la semaine dernière des cinq médailles de Marion Jones remportées à Sydney, aux JO de l’an 2000, la question sur toutes les lèvres était : « Qui va récupérer les médailles de l’Américaine ? »
Pour le 100 mètres, les regards se sont tournés vers la sprinteuse grecque Ekaterina Thanou, arrivée deuxième en 11’’12.
Le problème est que l’athlète traîne de sérieuses casseroles.
Elle a écopé de deux années de suspension entre 2004 et 2006 pour « no show » ou non présentation répétée à des contrôles antidopage. Le dernier en date était survenu, à l'été 2004, la veille de la cérémonie d’ouverture des Jeux d’Athènes, Thanou ayant fui le village olympique en compagnie du sprinteur grec Costas Enterais.
Face à ce dilemme, le CIO est dans l’embarras.
D’autant que plusieurs voix ce sont élevées pour exprimer leur indignation. Le président de l’Agence mondiale antidopage, Dick Pound, a été le plus radical déclarant à RMC : « Si j’étais membre du CIO, je n’accorderais pas la médaille à Thanou. »
Pareilles déclarations sont venues du CIO et de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).
Des tractations seraient actuellement menées avec la sprinteuse et son entourage pour trouver une issue honorable.
Deux pistes seraient notamment étudiées. A Lausanne, on envisagerait de modifier le règlement de manière à ce que la médaille n’atterrisse pas autour du cou de Thanou. Sous-entendu : le « casier » dopage de l’athlète pourrait justifier la non-attribution automatique d’une médaille. On réfléchirait aussi à accorder le titre olympique de Sydney à la Grecque en échange de sa non-participation aux JO de Pékin.
Tout ceci reste au conditionnel. En tous cas, de source sûre, aucune décision ne sera prise avant le 10 décembre, date à laquelle la commission exécutive du CIO se réunira pour statuer notamment sur le dossier Jones et le cas Thanou.
Joint à Athènes alors qu’elle s’apprêtait à décoller pour l’Inde où se déroulent les Jeux militaires mondiaux (14-21 octobre), Ekaterina Thanou n’a pas souhaitée s’exprimer.
Silence radio également de la part de l’avocat de la sprinteuse, Grégory Ioannidis, depuis son étude à Londres.
En attendant de trouver un compromis, tous les acteurs de ce qui s’apparente à une nouvelle Affaire Thanou choisissent de faire profil bas.