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Ewanjé-Epée : "Les cartes sont redistribuées !"

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Maryse Ewanjé-Epée fait le bilan des Mondiaux d’athlé, qui se sont terminés ce dimanche à Pékin. Même si les Bleus n’ont pas brillé avec seulement deux médailles, il y a des motifs d’espoir.

Le nid s’est refermé ce soir et les équipes comptent leurs « œufs ». Récolte maigre pour la France arrivée à Pékin amputée de plusieurs de ses meilleurs éléments. Les Bleus repartent deux fois bronzés, un teint qui ne suffit pas à leur bonheur mais qui n’annonce pourtant pas le déclin des générations dorées des années Ghani Yalouz.

Certes, il faut remonter à 2007 – Osaka, deux médailles d’argent – pour trouver une récolte aussi chiche, mais il reste qu’avec cinq chances de médailles en moins (Tamgho, Diniz, Mayer, Lesueur et Mekhissi), les Bleus évitent la déroute et placent même de nouvelles figures sur la rampe de décollage mondial (Tavernier, Lamote, Bascou).

On regrettera l’absence d’un or qui reflèterait mieux les ambitions d’une équipe qui avait fait une razzia continentale (23 médailles à Zurich) et l’échec d’un relais 4X100 mal armé pour créer l’exploit.

On retiendra l’éclosion de la génération Tallin (Championnats d’Europe des moins de 23 ans 2015) qui laisse de belles raisons d’espérer une campagne olympique brillante : Tavernier, Lamote, Elphège-Anouman, Jordier… La France parvient ainsi à conserver une place d’honneur à la table des finalistes : 11ème place avec deux médailles et onze athlètes placés dans les huit premiers, la plupart très jeunes !

Les cartes sont redistribuées aussi au niveau international avec l’éclosion du Kenya, qui fera couler encore beaucoup d’encre (seize médailles dont sept en or !), devant la Jamaïque. La Russie est tombée du nid lourdement avec un bilan exsangue de quatre médailles dont seulement deux titres tandis que la Chine s’éveille enfin à l’athlétisme avec neuf podiums dont un titre, contre seulement deux médailles "d'honneur" aux JO de Pékin 2008.

Les Etats-Unis, enfin, ont alterné le pire et l’excellent avec un bilan qui ne cesse de s’effriter depuis 2011 : vingt-six médailles dont douze titres à Daegu, vingt-cinq médailles dont six en or à Moscou et dix-huit podiums dont six titres ici à Pékin.

Pékin, c’est déjà fini et il va falloir cravacher pour consolider les acquis chez les jeunes, faire le bilan à froid des quelques échecs et aussi ramener dans le giron bleu les convalescents illustres, fers de lance d’une équipe qui garde de très beaux atouts. Le niveau mondial ne cesse de s’élever et il ne sera pas moindre à Rio : les Français sont venus, ont vu, n’ont pas vaincu mais sont prévenus !

Maryse Ewanjé-Epée