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Diagana : « J’ai échappé à bien pire »

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Plus d’un mois après son grave accident de la circulation, le champion du monde 1997 du 400m haies prend la parole pour la première fois. Le visage encore marqué par le choc, il reste positif, conscient d’avoir échappé à l’irréparable. Et se prépare à commenter les championnats d’Europe d’athlétisme, la semaine prochaine.

Stéphane, comment vous sentez-vous ?
J’ai encore quelques problèmes de diction à cause de l’impact à la mâchoire, ma lèvre n’est pas très mobile et j’ai gagné un petit cheveu sur la langue au passage, mais ça ne devrait pas durer. Globalement, le moral est bon, parce que je sais que j’ai échappé à bien pire. Il faut regarder les choses avec beaucoup de recul et de patience. J’ai eu beaucoup de chance.

Avec humour, vous vous disiez rassuré de constater que vous ne faisiez pas peur aux enfants…
Ni aux miens, ni dans la rue ! Quand on est touché au visage, on est toujours inquiet. Mais j’ai les yeux, les oreilles et le menton à peu près au bon endroit. J’ai dit ça pour dédramatiser les choses. Ça a pris une grosse ampleur et j’ai été un peu surpris. Ma femme me tenait régulièrement au courant.

Elle a été très forte dans cette épreuve…
Elle a géré tout ce qu’il y avait autour, qu’il s’agisse de nos trois jeunes enfants ou des nombreuses demandes. Sa présence et son regard, qui n’ont pas changé, ont été d’une aide inestimable. Ça aide à rebondir. J’ai aussi eu la chance de n’avoir que de bonnes nouvelles au fur et à mesure. Aujourd’hui, je n’en parle pas en riant, mais je me dis que ce sera classé dans la catégorie des mauvais souvenirs d’ici à quelque temps.

« Je n’aurai pas beaucoup plus de cicatrices qu’un rugbyman »

Vos cicatrices, notamment sur le visage, vous inquiètent-elles ?
Globalement, ça va, parce que je sais que ça va évoluer. Il restera peut-être des petites choses, mais il reste des solutions de retouche chirurgicale. A terme, je n’aurai pas beaucoup plus de cicatrices qu’un rugbyman qui a eu une carrière bien remplie. Le temps joue pour moi. Je vais pouvoir me remettre à faire de l’activité physique. Ça me manque un peu.

Êtes-vous remonté à vélo ?
Le mien a été brisé en mille morceaux. J’ai pris celui de ma femme, que j’ai mis sur mon « home trainer ». Ça me permet de travailler.

Pourquoi avoir décidé de parler ?
Il n’y avait pas de vocation thérapeutique dans le fait de parler, mais simplement un côté pratique. D’abord, on m’a sollicité à plusieurs reprises depuis mon accident. Il fallait répondre. Ensuite, les championnats d’Europe en salle de Bercy arrivent (du 4 au 6 mars, ndlr). Je ne voulais pas être embêté dans mon travail de consultant avec des questions personnelles.