
Caristan : « Provoquer une remise en question »

Stéphane Caristan, trouvez-vous logique de ne pas engager de relais féminin aux Mondiaux de Berlin ?
Oui par rapport aux dernières compétitions internationales. Il ne faut pas s’appuyer sur la tradition mais sur les forces en présence. Le relais féminin a toujours été performant quand au moins une des quatre filles était quasiment du niveau d’une finale mondiale ou olympique, comme Christine Arron ou Muriel Hurtis. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. La décision n’est pas facile mais elle va peut-être provoquer à se remettre en question. On doit reprendre tout à zéro et se dire que courir 11’’50 ou 11’’60 n’est pas suffisant pour faire perdurer l’histoire de ce relais.
Comment est-on passé d’un titre mondial en 2003 à plus d’équipe en 2009 ?
S’il n’y avait pas spécialement d’affinités entre les filles en 2003, il y a avait du talent. Aujourd’hui, sans talent ni affinité, on n’y arrive plus du tout. On droit recréer un projet que les athlètes s’approprient, sans se sentir obligés de le faire par défaut car la carte du relais est riche de résultats.
Faudra-t-il attendre plusieurs saisons avant de retrouver un 4x100 m féminin performant ?
On des jeunes qui poussent et arrivent. Il faudra s’appuyer sur cette génération même si le chantier est important. Vincent Clarico avait recréé un état d’esprit mais même amener Christine Arron ne serait pas une garantie de réussite. Elle n’a pas fait amende honorable par rapport à ce relais ni respecté le contrat d’engagement au mois de mars. Les autres en ont pris ombrage et se sentent malmenées par quelqu’un qui les a fait rêver. Il faut désormais attendre une passation de pouvoir pour refaire un plan de construction avec des jeunes qu’on espère performants aux JO de 2012.