
Il faut sauver le «Soldat» Lemaitre

Christophe Lemaitre - -
Le cadre un peu champêtre du stade Jacques Forestier d’Aix-les-Bains et les montagnes qui l’entourent doivent sans doute y faire. Enchaînant les départs sur son tartan fétiche, Christophe Lemaitre semble serein. Comme si son début de saison raté n’avait aucune prise sur lui. Pourtant, derrière le sourire du sprinteur français se cache inévitablement de nombreux doutes. Et ce n’est pas le 100m du Meeting Areva, la semaine dernière, terminé à la dernière place en 10’’28, qui l’a aidé à les dissiper. Alors que les Championnats de France débutent ce vendredi à Reims et que les « Europe » approchent à grands pas (12 au 17 août à Zurich), le natif d’Annecy a un besoin urgent de performance.
« Je ne pense pas qu’il y ait des doutes mais on va dire quand même qu’il y a un peu plus d’attente, parce qu’avec tout le travail que j’ai effectué cet hiver, c’est vrai que j’aimerais que les résultats arrivent, avoue Lemaitre. On va dire que c’est un peu de l’incompréhension. Je pense qu’une fois que j’aurai réussi à enchaîner un bon 100m, c’est sûr qu’après, ça ira tout seul parce que j’aurai pris confiance en cette distance. » La saison de Lemaitre est en effet paradoxale. Si ses soucis sur 100m sont inquiétants, tout va plutôt bien sur 200m, distance sur laquelle il a signé le 5e meilleur chrono de sa carrière, le 3 juillet dernier à Lausanne (20’’11).
Lemaitre « vise le titre » aux championnats d'Europe
Handicapé par des blessures à la cuisse droite, au psoas puis au tendon d’Achille, Lemaitre n’a pas encore réalisé les minima pour les championnats d’Europe sur 100m (10’’20). Avec quelques soucis personnels et un changement de préparation (plus de stages au soleil, un kinésithérapeute à demeure,…), difficile pour lui de retrouver ses repères. Sans Jimmy Vicaut (blessé à la cuisse droite), dans une forme opposée et qui a pris le leadership du sprint tricolore, le 100m de ce samedi revêt donc une importance capitale pour Lemaitre. « Vicaut n’est pas là donc ça doit être facile. Christophe va pouvoir penser à mettre les choses en place, explique Pierre Carraz, son entraîneur. Pas à se battre contre quelqu’un qui va plus vite que lui, mais à répéter la leçon ».
A 24 ans et après s’être un peu égaré au lendemain des Jeux Olympiques de Londres, le recordman de France du 100m (9’’92) et 200m (19’’80) depuis 2011 n’a plus de temps à perdre s’il veut retrouver le fil d’une carrière qui partait pour être dorée. Pour Pierre Carraz et son adjoint Thierry Tribondeau, le début de la montée en puissance sur 100m est prévu ce week-end, avec en point d’orgue les championnats d’Europe. « Je ne vise pas que le podium, je vise le titre, lâche-t-il. Si je me suis fixé cet objectif, ce n’est pas pour dire que finalement j’ai revu mes objectifs à la baisse. » L’optimisme, le plus efficace des remèdes selon Lemaitre.