
Carraz : « Christophe va rectifier le tir »

Pierre Carrraz - -
Pierre, vous avez fait le point avec Christophe après ses Jeux moyens. Dans quel état l'avez-vous retrouvé ?
Il est bien. Il a pris une grosse secousse sur le 200m, mais encore plus sur le relais. Mais il va retomber sur ses pattes. Ne vous en faites pas, il va rebondir. Christophe est un garçon intelligent, qui a vite compris ses lacunes dans le travail et sa manière de vivre. Il est en train de les corriger.
Quelles sont ses lacunes ?
Dans les séances d'entraînement lactiques, il ne sait pas se faire mal. Il est toujours derrière des garçons qui lui rendent 2''50 sur 200m. Les étirements ne sont pas trop sont truc. Pour la récupération, même chose. Il avait deux séances de kiné, mais pour ce qui est de la thalasso à sa disposition, il n'y a jamais mis les pieds. Il y a également le problème de la nourriture (Lemaitre n'aime pas les légumes, ndlr). Mais vous savez, il est intelligent, il va rectifier le tir.
Lui avez-vous fixé un ultimatum ?
Cela n'a pas été utile. Il a pris une grosse gifle aux JO. Je reste persuadé que la troisième place sur 200m était pour lui. Il en a tiré les conséquences, croyez moi.
« Christophe à Paris ? Il va devenir fou »
Peut-il passer ce cap supplémentaire, tout en conservant sa décontraction naturelle ?
Bien sûr. C'est le but de ce choix : ne pas se prendre la tête et devenir un champion. C'est le but de tout athlète. Bolt ne doit pas trop se prendre la tête. Et quand il bosse, il bosse. Et encore, je ne pense pas qu'il soit en gros travailleur. Un champion n'est pas quelqu'un qu'on met dans un bocal et qu'on sort d'un contexte.
Aix-les-Bains reste donc l'endroit idéal à vos yeux ?
Ce n'est jamais très bon de sortir un athlète de son contexte. On a suffisamment d'athlètes en France qui sont partis s'exiler et ça n'a pas été de grandes réussites. Si vous envoyez Christophe à Paris, il va devenir fou. Il a déjà besoin d'un temps d'adaptation. Et encore, s'il s'adapte. Moi, j'ai été au bataillon de Joinville pour savoir ce qu'est la vie à Paris. Je pense que pour les Parisiens, il n'y a pas de souci. Certains sont à l'aise, d'autres non.
Et concernant les stages ?
Les stages, on en fait suffisamment. Piasenta restait à l'INSEP. Il ne passait pas son temps à partir à droite ou à gauche. Mais c'est la mode de parler de stages. On en fera, mais pas plus ou pas moins.
Avez-vous été surpris par les critiques des médias ?
Les journalistes font leur boulot. Il faut bien qu'ils parlent. Tout est bon pour faire du papier ou de l'audience. Mais ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Tout cela ne me fera pas changer quoi que ce soit.