
Bolt en Allemagne, ça interpelle

Usain Bolt - -
Du retard à l’allumage. Un comble pour l’auteur du faux-départ le plus retentissant de l’année 2011, sur le 100m des Mondiaux de Daegu. Usain Bolt devait démarrer sa saison 2012 le week-end dernier à Kingston, sur 400m. Un rendez-vous manqué. Personne, en Jamaïque, n’a vu le triple champion olympique et quintuple champion du monde, recordman du monde du 100m et du 200m. La star s’était envolée à la dernière minute pour l’Europe. Pour « un voyage d’affaires », selon son manager, Ricky Simms (Bolt est l’ambassadeur de Puma, équipementier allemand, ndlr). Puis pour « une visite de routine » au docteur allemand Müller-Wohlfahrt, grand spécialiste de la médecine du sport, qui voit passer entre ses mains les joueurs du Bayern Munich et plusieurs icônes mondiales du sport.
De ces deux arrêts européens, le second est le plus énigmatique. L’été dernier, le Jamaïcain avait mis un terme prématuré à sa saison à cause d’une scoliose. C’est (déjà) le docteur Müller-Wohlfahrt qui avait soigné son dos. Usain Bolt serait-il à nouveau gêné par son corps ? Très fragile, le longiligne sprinteur multiplie les précautions pour éviter les blessures. A Daegu, ses entraînements se résumaient à 10 minutes de courses et 30 minutes de massage. Dans la dernière ligne droite vers les Jeux Olympiques de Londres, qui seront pour lui l’occasion de marquer un peu plus encore l’histoire du sport après ses exploits à Pékin en 2008, le Jamaïcain ne peut pas vraiment se permettre de voir sa préparation perturbée.
« Dans la zone de troubles »
« Il n’est pas blessé », jure son manager pour rassurer le monde des tartans. S’estimait-il alors trop juste pour effectuer sa rentrée à Kingston ? Son compatriote et concurrent Yohan Blake, champion du monde du 100m, en a profité pour battre son record personnel sur 400m (46’’49). Ses obligations extra-sportives perturbent-elles son planning à cinq mois des JO ? « Il arrive dans la zone de troubles de tous les champions, explique Maryse Ewanjé-Epée, membre de la Dream Team RMC. Il n’est plus le junior qui cartonne à droite, à gauche. Il a un statut, des devoirs, des sponsors, tout un pays qu’il n’a pas le droit de décevoir. Il y a beaucoup d’enjeux. » L’année 2012 sera-t-elle celle de tous les dangers pour l’immense Usain Bolt ?