Athlétisme: la victoire de Semenya à Montreuil sur 2.000m

Alignée sur le 2.000 mètres du meeting de Montreuil, la championne olympique sud-africaine Caster Semenya a remporté sa course. Une nouvelle victoire symbolique pour l'athlète hyperandrogène, en conflit devant les tribunaux avec la fédération internationale.

La bataille juridique ne l'empêche pas de triompher sur les pistes. En clôture du meeting de Montreuil (Seine-Saint-Denis), mardi soir, la championne sud-africaine Caster Semenya a remporté la course du 2.000 mètres devant les Éthiopiennes Hawi Feysa et Adanech Anbesa. Elle s'est imposée en 5'38''19, alors que le record établi par Sonia O'Sullivan depuis 1994 s'établit à 5'25''36. "J'espérais un meilleur chrono", a-t-elle d'ailleurs déclaré au micro de RMC Sport après sa performance.

Cette distance, qui n'existe pas dans les championnats, est inédite pour la double championne olympique spécialiste du 800 mètres. Le 2.000 mètres n'est d'ailleurs pas ciblé par la législation de la fédération internationale (IAAF) entrée en vigueur le 8 mai, qui oblige les athlètes hyperandrogènes comme Caster Semenya à faire baisser leur taux de testostérone pendant six mois consécutifs à l'aide de traitements médicaux.

Contesté par la championne de 28 ans, ce nouveau règlement a été suspendu par une décision de la cour suprême suisse. Ce jugement, prononcé le 3 juin, permet à la Sud-Africaine de participer à des compétitions sans aucune restriction dans l'attente d'une nouvelle audience. Le calendrier était toutefois trop serré inscrire la double médaillée d'or olympique sur le 800 mètres à Montreuil.

Déterminée à poursuivre la bataille

Caster Semenya, devenue par la force des choses le symbole et la porte-parole des athlètes hyperandrogènes, poursuit son combat sur et en dehors de la piste. Elle l'a dit et répété: il n'est "pas question" pour elle de prendre des médicaments pour satisfaire aux exigences de la fédération internationale.

"C'est plus qu'un jeu, bien plus que du sport. On parle de dignité humaine, de fierté. Personne ne doit me dire quoi faire. Si des gens veulent m'empêcher de faire quelque chose, c'est leur problème, pas le mien", avait-elle lâché à l'issue de son dernier 800 m, remporté de manière magistrale (1'54''98) lors de la première étape de la Ligue de diamant à Doha, le 3 mai. Elle sera, le 30 juin, sur le 3.000 mètres du meeting de Prefontaine (États-Unis).

JA