
Arron : « Jeter, c’est un peu spécial »

L'athlète française, qui vise les championnats d'Europe de Barcelone en 2010, émet qelques réserves sur le phénomène Carmelita Jeter. - -
Christine, comment allez-vous ?
Je suis en train de me remettre d'une fracture de fatigue à la hanche. J'ai repris le foncier en piscine hier (lundi), je ne vais pas à la piscine pour barboter (rires). C'est un vrai travail de rééducation avec quelqu'un qui suit beaucoup de sportifs blessés à l'INSEP. A raison de trois séances par semaine, c'est très intéressant. On ne perd pas de temps et on peut ainsi travailler autrement. J'espère pouvoir rechausser les pointes dans le courant du mois de décembre avec un vrai objectif : les Championnats d'Europe l'été prochain à Barcelone. Après, si je peux courir en salle cet hiver, pourquoi pas. Ça dépendra de ma santé, de mon état physique. Vivement la santé que j'aille mieux que je puisse m'entrainer et courir.
Vous pensez avoir une belle carte à jouer en 2010 aux championnats d'Europe ?
C'est le moment parce que, après, ce sont les Mondiaux en 2011 et on voit que le niveau du sprint féminin a complètement changé. En 2007 les finales se gagnaient en 11 secondes. Là, on se rend compte en voyant les chronos que certaines filles ont vraiment passé un cap et pour moi c'est plus dur.
Que vous inspirent les 10"64 de Carmélita Jeter ?
Déjà, quand je l'avais vu en Guadeloupe en début de saison, ca m'avait affolé (rires). Elle avait changé de voix et elle avait des boutons. C'est une fille avec qui j'avais couru en 2007 et ce n'était pas la même. Son gabarit a changé en peu de temps, mais bon, je conçois qu'on puisse courir en moins de 10"70. J'ai couru en 10"73, c'est une performance faisable pour une femme. Je reste dans l'optique que des filles puissent courir très vite. C'est rare, parce qu'il faut beaucoup de talent et bien travailler pour y arriver, mais c'est possible.
Pour Jeter beaucoup disent c'est l'« effet John Smith », son nouvel entraineur depuis cette saison…
Ouais (rires). On verra par la suite ... Que ce soit elle ou Tyson Gay (9"69 à Shanghai), qu'ils puissent courir à une telle vitesse en fin de saison, c'est hallucinant. Carmelita a couru quasiment deux dixièmes de secondes plus vite qu'aux Mondiaux de Berlin. C'est un peu spécial.