
Agression de Bosse: "des faits tronqués", selon l’avocat du présumé agresseur
La scène se passe dans la nuit du 26 au 27 août dernier, aux alentours du 4h du matin, sur le parking du casino de Gujan-Mestras. Les versions diffèrent. Pierre-Ambroise Bosse, champion du monde du 800m quelques semaines plus tôt, affirme qu'il se retrouve à signer des autographes et prendre des selfies avec des fans. Débordé par la foule, Bosse et un de ses amis se réfugient dans sa voiture. Il est alors giflé par la vitre de son véhicule, sort de sa voiture et est tabassé. "Je n’ai aucune responsabilité dans ce qu’il s’est passé", soutient-t-il. Les coups ont entraîné une ITT de plus de huit jours.
Cette version est contestée par l’agresseur présumé, âgé de 24 ans. Ce qu’explique plus en détails son avocat, Maître Arnaud Dupin, au micro de RMC Sport.
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Que s’est-il passé la nuit dans la nuit du 26 au 27 août pour vous?
"Ce qu’il s’est passé, c’est ce qui ressort du dossier. Pierre-Ambroise Bosse est sorti de son véhicule après avoir reçu une gifle, dit-il. Il n’y a pas de témoin visuel qui confirme que mon client est l’auteur de cette gifle. Et de façon assez surprenante, Pierre-Ambroise Bosse va se diriger vers mon client et jeter une canette de bière en direction de son visage. Mon client va l’esquiver en mettant son bras, où il a été blessé. Il présente un hématome. Face à lui, Pierre-Ambroise Bosse s’avance et, à ce moment-là, mon client riposte en lui assénant un coup de poing. D’autres coups, qui sont a priori des coups de poing, ont été portés en réponse à cette agression."
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Votre client a porté plainte et ce qui vous agace, c’est que cela ne soit pas assez pris en considération?
"J’ai beaucoup entendu parler de la plainte de Pierre-Ambroise Bosse. Il ne faut pas oublier qu’il y a des violences croisées. La première violence a été commise par Pierre-Ambroise Bosse. C’est une perturbation de la paix publique, de la tranquillité. Mon client n’a rien demandé. Il voulait rentrer chez lui. Il se fait agresser comme ça, gratuitement, parce qu’il y a peut-être une méprise, une tension. Peut-être aussi qu’il y a une absence de maîtrise de soi du sportif. Mais en tout état de cause, il y a une plainte. Donc il faut que ces violences, parce que ce sont des violences qui ont été commises, avec arme, aient un traitement judiciaire aussi. Ce qu’il y a de surprenant, c’est qu’on peut être champion du monde mais on ne peut pas faire de la publicité mensongère dans les médias, vendre des photos, vendre des articles, là où il y a des faits qui sont totalement tronqués, en inadéquation avec la vérité. Et j’ose espérer quand même que cette vérité, il l’a dite au président de la République lorsqu’ils ont eu un entretien puisque j’ai cru comprendre qu’ils s’étaient entretenus tous les deux au sujet de cette agression."
Lui en voulez-vous d’avoir déformé les faits?
"Je n’en veux à personne. Simplement, il faut accepter le jeu. Il faut respecter la justice. La justice, c’est une œuvre qui permet de faire émerger la vérité. Elle ne se rend pas dans les médias. On ne se répand pas dans les médias. Lorsque l’on est sportif, lorsque l’on est personnage public, lorsque l’on porte les couleurs de la république française, on se doit d’être exemplaire. C’est le cas en politique. C’est le cas dans le sport. Ce sont des valeurs. Et la première des valeurs sportives, c’est la loyauté. Être loyal, c’est dire la vérité. Ce n’est pas la tronquer, la détourner. J’aurais apprécié le courage et surtout l’honnêteté, l’intégrité, de livrer l’intégralité de ce qu’il s’est passé ce soir-là et d’expliquer pourquoi il y a eu une riposte. Parce que bien évidemment, il y a eu une attaque avant."
Dans quel état d’esprit se trouve votre client?
"C’est quelqu’un qui vit très mal cette situation. Il a reconnu avoir porté des coups de poing. Il a reconnu avoir apporté une réponse. Je précise que mon client est handicapé, qu’il est invalide et qu’il ne peut pas servir d’une jambe à la suite d’un accident qu’il a eu. Face à cela, il se voit cloué au pilori. Il se voit présenté comme un fou furieux qui est un artisan de la violence gratuite alors qu’en réalité, c’est quelqu’un qui ne demandait qu’à rentrer chez lui. Aujourd’hui, il vit très mal cette situation parce que c’est lui qui est dans le rouleau compresseur de la justice et qui voit s’abattre les accusations médiatiques sur la place publique. Il serait utile que tous ceux qui ont soutenu Pierre-Ambroise Bosse condamnent son geste et apportent aussi une once de soutien à celui qui est dans la souffrance."